(extrait
de l'essai historique ( XVè – XVIIIè siècle) par Ad.
MARCUS, les verreries
du
Comté de BITCHE paru en 1887.)
(en
chantier)
-
Le Comté de BITCHE :
Ce comté était le plus étendu des nombreux comtés que constituaient la Lorraine Ducale. Ce duché était composé de huit provinces ou bailliages : NANCY, Vosges, Allemagne, Vaudémont, Epinal, Châtel sur Moselle, Hatton-Châtel et Apremont ainsique de huit comtés, dont quatre vieux, Vaudemont, Blamont, Bitche, Chailligny et quatre nouveaux Salm, Sarverden-Bouquenoum, Boulay et Morhanges suivant l'état des lieux réalisé par Thierry ALIX en 1594.
Selon
ce dernier, le comté de Bitche était "un ancien domaine,
pied de terre, fond, patrimoine et souveraineté du duché
de Lorraine".
Après
de nombreuses vicissitudes, intervint une transaction en 1606 qui confirma
aux ducs de Lorraine la possession absolue du comté de BITCHE et
rendit au comte de HANAU le bailliage de LEMBERG. La Seigneurie de BITCHE
fut alors incorporée à la Lorraine et dès 1611, la
ville de Bitche devint siège d'une prévôté.
Des bornes établissant la frontière ont été
réalisées. Au sud un groupe de rochers armoriés, nommés
"Dreypeterstein" qui délimite également le territoire de
NASSAU et HANAU et qui sont les limites des bans de communes de MEISENTHAL
et SOUCHT pour la Moselle et de ROSTEIG et WINGEM pour le Bas-Rhin, selon
croquis ci-dessous.
Ces
rochers bornes vont du Sud au Nord en un demi cercle, qui passe par le
menhir de Breitenstein et se termine au Nord, entre les villages de Steinhausen
et Walschbronn au bord du ruiseau de Strulbach qui forme la séparation
du comté de Bitche. Les unes sont marquées 1605 et les autres
1608 avec d'un côté les chevronds es armes de Hanau et de
l'autre la Croix de Lorraine. Banstein (Pierre de Ban) doit son nom à
une de ces pierres-bornes. La configuration du Comté de Bitche ressemble
à une sorte de promontoire de la terre de Lorraine, s'avançant
à l'Est du bailliage de Sarreguemines entre de nombreux domaines
qui appartenaient au Nord au Comte de la LEYEN ( Bliescastel) et au Duc
de Deux-Ponts; à l'Est au Prince de Hesse-Darmstadt (Comté
de Hanau); au Sud, au même prince et au Duc de Deux-Ponts (Principauté
de la Petite-Pierre ou de Lutzelstein); à l'Ouest au ringrave d'Auhr
(Seigneur de Diemeringen) et aux Princes de Nassau; une enclave existait,
en outre, dans le comté de Bitche : le village et ban de Montbronn,
dépendance de la Principauté de Lixheim. Ce qui semble expliquer
les raisons du nombre importants d'actes d’habitants de MONTBRONN passé
devant le tabellion du bailliage de LIXHEIM.
En
1594, le président Thierry ALIX (état des lieux) fait état
du village de SMALENDAL situé dans la vallée de Mouterhausen,
aujourd'hui disparu sans laisser de traces, mais dont on retrouve le nom
et l'emplacement sur la carte de H. Jaillot de 1705. Il mentionne, mais
non comme lieu d'habitation "Mouterhausen, maison de plaisir bâtie
au milieu d'un étang à truites, laquelle se ruinera en bref
si elle n'est mieux entretenue ensemble une belle chapelle….." "Hochwurssburg
(alia Hochweyersberg) maison de chasse et de plaisir devant la rue sur
haute montagne entre les bois, à demi ruinée".
De
ces maisons, il n'existe que quelques pans de murs d'une tour au milieu
de l'étang. Mais la chapelle est bien conservée et entretenue.
Au dessus de la porte d'entrée est sculptée la date de :
1501
C'est
peut-être à cause de son peu d'importance qu'ALIX néglige
le hameau de Horn, que sa situation au fond des bois n'a pas sauvé
des dévastations des Suédois en 1633 et près des ruines
duquel s'est élevé le village de Althorn. En effet, comme
la Lorraine est peut-être plus qu’elle, le comté de Bitche
souffrit cruellement, pendant le XVII ème, des dévastations
des Suédois et des guerres qui les suivirent, ne laissant d’ailleurs
à ses ducs qu’une souveraineté nominale sur leurs États.
Les
habitants du comté de Bitche semblaient avoir une jouissance arbitraire
des produits de ces immenses forêts, ils n'étaient soumis
à aucune règle ni dans l'ordre d'abattage des arbres ni dans
les redevances. Ils se servaient des bons arbres pour construire des bâtiments.
Ces usages avaient certainement leur origine dans les temps où les
premiers habitants se fixèrent dans ces lieux. Par la suite, ces
droits d'affouage et de maronage ont été reconnus et confirmés
par plusieurs actes officiels au XVIII è siècle. Les habitants
du comté de Bitche ont joui de ces droits sans payer plus que les
vacations des officiers de la dite Gruerie. (Ach.
Dept. Mlle serie B 116)
Ces
différents droits, plus ou moins altérés dans le temps
se sont perpétués fort longtemps jusqu'au XIX è siècle.
Or
les industries notamment les verreries qui existaient dès la fin
du XVI è siècle dans le comté de BITCHE jouissaient
des mêmes avantages que le reste de la population pour s'approvisionner
à leur gré de bois d'affouage dans les forêts de la
seigneurie. En effet, de nombreux Procès Verbaux font état
de coupes de bois sans tenir compte de règles ou ordres.
Le
territoire du comté de Bitche se partage en deux régions
d'étendues inégales. A l'Ouest (Imgaw) partie découvertes
contrée essentiellement agricole la plus importante et à
l'Est la moins grande (Wasgaw) de caractère montagneux couverte
de grands massifs forestiers où peu de terres maigres restent à
l'agriculture c'est le "pays de BITCHE " ou BITSCHERLAND.
Au
XVIsiècle, le pays de Bitche
n'avait qu'une population très clairsemée et peu d'industries,
à part des moulins et des fours de verriers.
Or
selon Georges WALTER, (un extrait de ce que ce manuscrit contient de plus
important, a été fait par Pierre BERGER parent de l'auteur
sous le titre : "Ursprung der Glashütten von Saint Louis [dit MÜNTZTHAL],
Meisenthal und Goetzenbruck, Auszug eines Manuscriptes von Georg WALTER
« n 4° ohne ort 1830 », né en 1737 à MEISENTTHAL
et décédé à GOETZENBRUCK en 1823 à l'âge
de 86 ans qui appartenait tant par son père que sa mère,
à deux anciennes familles de verriers du pays, il estime d'après
la tradition familiale qu'il a consigné dans sa chronique, que c'est
au cours du XV siècle que les premières verreries ont été
établies dans le pays de BITCHE.
Ces
usines qui s'élèvent dans la forêt de Bitche, conservèrent
longtemps une simplicité primitive. On appelait ces petites verreries
"Stützenhütten" ou "Blockhütten". On fixait verticalement
en terre un tronc d'arbre à chacun des quatre angles, et les parois
ou côtés se faisaient en bois de même pour la toiture,
l'ensemble étant très misérable. Ces huttes permettaient
d’abriter les hommes et leur bétail.
Ces
petites verreries l'élevaient toujours dans les vallées,
à proximité du bois, et à côté de petites
maisons en bois pour l'habitation. L'établissement ne durait que
le temps qu'on pouvait rouler (walzen) le bois, après quoi on allait
en construire une autre ailleurs.
C'était
l'ère des verreries nomades et leur installation en langue allemande
était les "Glashütten".
Depuis
le bas moyen âge jusque vers le milieu XVII siècle, il s'est
élevé au moins une douzaine de verreries dans la forêt
de BITCHE.
Selon
WALTER, cela se passait ainsi dans les années 1400 à la fin
de 1500 après cette période vint la verrerie de MÜNTZTHAL.
-
MÜNTZTHAL :
L'usine
de Holbach qui était acenséeà
une colonie de SOUABE, cessa de travailler en 1585, faute de bois, mais
à été rétablie dès l'année suivante
àMÜNTZTHAL. Diverses
formes anciennes : MÜNTZDHAL, MUNSDAHL, MUNSCHTAHL, etc…..
La
verrerie de MUNTZTHAL érigée en remplacement de celle de
HOLBACH avait été affermée en 1586 mais on ignore
si elle l'a été à la colonie de Souabe où à
d'autres verriers.
En
1609 et 1610, donc 24 ans plus tard, la verrerie de MUNTZTHAL était
tenue par un maître verrier, Martin GREINER, qui devait payer par
an la somme de 212 francs, 6 Gros tant pour la verrerie et le bois d'affouage
de son fourque pour la censine
de terres essartées et mises en culture pour 7Frs 4 Gros.
En
outre, pourla pâture du bois
et glandée dans le bois de Thurenval (ou Durrenwald), il était
soumis à une taxe annuelle de 20 frs. Il jouissait de l'exemption
des corvées et payait ce privilège d'une redevance annuelle
de 30 frs pour chacun d'eux. En
1610 ces dix verriers étaient : Stoffel SIGWARD, Jean SCHURER, Jean
GREINER, Paul GREINIER, Jean HUBER, Léonard GREINER, Adam GREINER,
Sébastien ERLICH, Nicolas KREBS, Georges HOFF.
Martin
GREINER sous prétexte de pénurie de bois, sollicitait la
permission d'aller établir son usine ailleurs. Sa requête
a été écartée et la verrerie resta en activité
bien des années encore. Selon G. WALTER son ancêtre Pierre
WALTER allait vers les années 1644, de Soucht pour travailler le
verre à MÜNTZTHAL.
Les
guerres qui marquèrent la seconde moitié du XVII siècle,
contribuèrent à la destructionde
la plupart des usines du comté, même celles épargnées
par les ravages de la guerre des suédois (dit guerre de 30 ans)
1618-1648 c'est ainsi que Jean HUEBER Commissaire Contrôleur des
recettes du Domaines de BITCHE pour 1661 précise (cf Compte du Domaine
de BITCHE. Archives Départementales NANCY B 3180 et 3181) :
"Il
y avait une verrerie au dit lieu (de MUNSCTHAL) laquelle est ruynée
et tout déserte, ni sous pour nulle recepte ou estat pour l'an du
présent contrôle"
-Vers
1660 arrivée des UNTEREINER (UNDEREINER)
Aussi
à partir de cette époque, le territoire de MUNZTHAL où
il n'y a plus une construction debout devient une métairie et, dès
1663, le sieur de Romecourt, gouverneur, intendant du Prince de VAUDEMONT,
qui avait alors l'investiture de la Seigneurie de Bitche permet à
Pierre et Mathieu UNDEREINER, et à deux autres habitants de l'Office
de Bitche de s'établir, pour neuf ans, dans le vallon de MÜNZTHAL.
(texte
manque sur photocopie)
L'emplacement occupé par la verrerie de MUNTZTHAL est donc devenue une cense domaniale moyennant une charge d'un cens annuel de 12 …
La
cense est ascencée à perpétuité, au plaisir
du souverain , avec ses dépendances qui consistaient en 30 jours
de terre, 20 charriots de foin, un petit étang, un petit canton
de bois dit Tunenwald (ou Dunenwald), ensemble droits d'affonage et patûrage
sur le KLOSTERBERG et le HELSCHEIDT.
aux
dits UNDEREINER et consorts ( dont vraissemblablement Bastien KRUM frère
de Anne-Marie épouse de Mathias) qui l'habitent, aux conditions
suivantes :
-
qu'ils bâtiront chacun un logis pour leur habitation, à leurs
frais et dépens, lesquels seront et demeureront en propre au souverain
et qu'ils payeront, par an, un cens perpétuel de 5 risdales des
terres et prairies, 5 risdales du canton de bois et 2 risdales pour l'exemption
des corvées et de toutes autres charges, à l'exeption du
droit de schaft (contrôleur), cependant, qui est de serfve (esclave)
condition et de plus sous réserve que si quelqu'un d'eux voulait
quitter, celui ou ceux qui resteront seront obligés de payer le
cens entier.
(…)
Pour contacter André Untereiner, si vous êtes curieux ou avez des informations à apporter: